Accompagner les changements

Tout ce qui apporte un changement dans la vie de l’enfant peut être source d’inquiétude ou de questionnement. Et la vie est faite de multiples changements plus ou moins anodins ou dramatiques : institutrice intérimaire à l’école, copain en clinique, déménagement, arrivée d’un petit frère, horaire journalier modifié par un nouveau boulot, séparation, décès d’un proche… Quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas éviter à nos enfants de découvrir un jour ou l’autre les difficultés, les maladies, les séparations, la mort,… Alors autant les accompagner dans cette découverte dès que l’occasion se présente, avant que les enfants n’y soient confrontés seuls.

Pour permettre à l’enfant de supporter, puis d’accepter le changement, prenons le temps de lui expliquer ce qu’il se passe. Il est important d’informer le petit, dès le berceau, avec ses mots pour qu’il puisse vivre au mieux les transformations qui auront des conséquences sur sa vie quotidienne dans le présent et à l’avenir : « Je suis très fatiguée parce que j’ai un petit frère ou une petite sœur dans mon ventre. Toi aussi, tu as été dans mon ventre avant ta naissance. Je ne peux plus te porter maintenant mais je recommencerai après l’arrivée du bébé. Viens, on va s’asseoir dans le fauteuil pour faire un gros câlin! ».

Ne pas trahir la réalité

Croire que l’on protège un enfant en lui taisant une nouvelle, en lui racontant des « histoires » du genre « Ton papy est en voyage » alors qu’il est mort, est une erreur. L’enfant ressent le mensonge et en est encore davantage oppressé. Il ne peut pas faire son deuil puisqu’il peut penser qu’un jour, son grand-père reviendra. Ou bien il imagine des explications angoissantes et pas nécessairement conformes à la réalité : si papa et maman se séparent, c’est parce qu’il n’a pas été gentil. Si le petit copain est à l’hôpital, c’est à cause de lui qui l’a frappé il y a quelques jours.

Bien sûr, expliquer un changement à un enfant ne signifie pas lui ‘’balancer’’ une vérité difficile à encaisser n’importe quand ou n’importe comment. A nous de choisir, autant que possible, le moment et les mots les plus vrais et les moins traumatisants. A nous aussi de permettre une fois encore à l’enfant d’exprimer ses sentiments, de dire ce qu’il pense. Avoir peur de perdre sa place quand un nouvel enfant s’annonce, être en colère contre des parents qui déménagent parce que l’on perd ses copains, pleurer éperdument une grand-mère morte qu’on aimait beaucoup… Voilà des réactions on ne peut plus normales !