Le pouvoir de la parole

Après avoir vu le docteur sous l’aspect savant, quel point commun avec un ‘clown’ ? Le personnage du Clown essaye de dire les choses qui sont difficiles à dire surtout s’il s’agit des peurs, de la tristesse, des erreurs, de la colère, du dégoût. Le clown sait nous surprendre. Il sait nous faire rire tout en gardant son sérieux, même dans des situations drôles ou tragiques. Pierrot, par exemple, le clown blanc, est plus sensible à la tristesse et aux rêveries. Il permet d’exprimer qu’on peut être dans la lune sans être taxé de distraction ou de troubles d’attention.

Le clown peut amplifier le silence qui laisse la place à l’écoute ou mettre en scène les problèmes de communication, d’incompréhension. Le clown sait que c’est important de parler, de dialoguer, de confier ses questions, ses doutes, ses interrogations. Parler avec son conjoint, son parent, son amie, sa voisine, sa coiffeuse, un autre parent, l’infirmière, le médecin, le pédiatre, etc., c’est déjà une ouverture. C’est une manière de prendre distance et de relativiser.

Du dialogue et des émotions

Devenir parent reste une tâche compliquée quand il s’agit de respecter les rythmes propres de l’enfant (et son temps de maturation) alors qu’on a ses rythmes à soi. Il n’est pas facile non plus de reconnaître les émotions et les décoder alors que l’on est pris par toutes sortes d’émotions d’adulte.

Il y a beaucoup de possibilités dans l’entourage avant de recourir à des professionnels. Mais pour cela, il est important d’apprendre à parler, de dépasser la gêne, le malaise. Il faut pouvoir passer au-dessus de la crainte : « Mais qu’est-ce que les autres vont dire de moi si je parle de mes tracas (légitimes) de papa, de maman, ou de responsable de l’éducation de l’enfant ? »

Le clown sait aussi que les enfants peuvent faire plusieurs choses à la fois : se taire, écouter, jouer, dessiner, comprendre et questionner ! Le clown sait que les enfants restent sensibles aux émotions des adultes et que si les adultes ne parlent pas, les enfants ont tendance à prendre sur eux la responsabilité du malaise des adultes. A chacun sa responsabilité mais pas de culpabilité !